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Vice-présidente sénior aux ressources humaines de la minière Champion Iron Limited

Placer l’humain au cœur de l’entreprise

Diplômée de l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal, Angela Kourouklis a été nommée en août dernier au poste de vice-présidente sénior aux ressources humaines de la minière Champion Iron Limited. Une nomination qui vient couronner plus de 20 ans d’expérience en gestion des ressources humaines.

Avant de vous joindre à Champion Iron, vous étiez vice-présidente à la gestion du capital humain pour La Presse inc. Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter un poste dans les mines, un secteur économique complètement différent?

Lors de mon MBA, il y a quelques années, nous avions beaucoup de cours sur la production durable, l’acceptabilité sociale, etc. Les secteurs de l’énergie et des mines m’ont toujours attirée : ils présentent des défis élevés, dans lesquels l’humain est un point crucial du succès des entreprises.

Chez Champion Iron par exemple, nous travaillons chaque jour à ce que nos projets nous permettent de maximiser les retombées et les opportunités dans nos communautés d’accueil de la Côte-Nord, à Fermont, et plus particulièrement chez nos partenaires innus de Uashat mak Mani-utenam et Matimekush-Lac John. D’ailleurs, nous avons la chance d’être l’entreprise qui compte le plus d’employés issus des Premières Nations dans la région et nous voulons continuer de développer et valoriser le potentiel autochtone dans toutes les sphères de nos opérations.

Champion Iron, et sa filiale Minerai de Fer Québec sont par ailleurs fondées sur des valeurs solides de respect, d'ingéniosité, de transparence et de fierté. À ce stade de ma carrière, j’avais très envie de me retrouver au sein d’une compagnie qui place l’humain avant tout, qui propose une solution durable aussi bien en ce qui concerne l’environnement que l’économie locale. Je voulais une entreprise qui fasse du sens et rejoigne mes convictions; j’ai trouvé tout cela chez Champion Iron.

L’entreprise est dirigée par des experts d’ici et fait rayonner notre savoir-faire au-delà de nos frontières. C’est une vraie fierté, et un match parfait avec mes attentes ! Enfin, il est important de préciser que l’industrie minière québécoise fait partie de la solution dans la transition énergétique mondiale.

Vous avez également avant été directrice des ressources humaines de Bridgestone Canada après avoir travaillé dans différents secteurs tels que l’industrie aéronautique, hôtelière, le transport et le stockage, l’alimentation etc. Quel est le fil rouge de votre carrière?

Lorsque l’on choisit de s’engager dans une carrière en ressources humaines, le fil conducteur de notre vie professionnelle restera toujours l’humain. Pour ma part, je suis une grande passionnée des RH. Je me suis lancée toute jeune dans cette voix avec la conviction profonde que l’individu doit être placé au centre de l’entreprise. Vingt ans plus tard, j’en suis plus que jamais convaincue.

Je suis de nature curieuse, je m’intéresse aux autres, et je m’intéresse à leur réussite. La diversité des secteurs dans lesquels j’ai pu évoluer a été très enrichissante. Elle m’a permis de confirmer cette vocation que j’ai depuis toujours : l’important est de construire une base solide qui permet aux employés de se développer. En effet, les ressources humaines viennent cimenter cette évolution, en proposant de former, accompagner et propulser les carrières des employés. Notre objectif principal est de tout mettre en œuvre pour que l’individu soit heureux au travail. Et ce, quel que soit le secteur d’activité dans lequel nous sommes.

Les relations industrielles, ce n’est pas un domaine très connu quand on est au secondaire ou au cégep. Comment vous êtes-vous dirigée dans cette voie?

Comme je le disais, je suis très curieuse, je souhaitais donc me diriger vers un domaine multidisciplinaire qui me permettrait de venir combler cette soif d’apprendre. Les ressources humaines ont la particularité d’être la voie d’excellence lorsque l’on souhaite mettre l’individu au cœur de sa vie professionnelle : on aborde la gestion, la formation, la psychologie. On peut faire une carrière très longue en RH, sans jamais s’ennuyer : il y a tout un éventail de spécialisations qui permet d’évoluer et de grandir sans jamais changer de domaine d’activité, c’est extrêmement stimulant !

Mais ce sont des rencontres qui ont surtout marqué mon cheminement professionnel. D’abord avec certains professeurs, qui par leur charisme ont fait naître en moi cette vocation que j’ignorais encore. Je pourrais citer notamment Tania Saba, qui animait encore récemment une conférence sur la féminisation du leadership, ou bien encore Bernard Brody, dont je suivais le cours sur le syndicalisme. Ces personnes-là m’ont marquée et aujourd’hui encore je me sers souvent de leurs enseignements dans ma vie professionnelle.

Comment expliquez-vous que vous ayez pu faire une aussi belle carrière en travaillant surtout dans des milieux professionnels que l’on dit masculin?

Pour moi, en tant que femme, il ne faut pas s’abstenir de prendre sa place. Un être humain reste un être humain, et il est important de garder toujours en tête cette réalité pour agir pleinement et garder sa confiance en soi. Chaque personne a sa place et doit la prendre; on veut tous contribuer et on peut tous contribuer. J’ai eu la chance de me voir confier des projets d’envergure dès le début de ma carrière. On m’a fait confiance très jeune : on m’a donné les rênes pour mener à bien des objectifs importants. Il fallait foncer, donner le meilleur de moi-même. Je ne me suis jamais laissé impacter par le fait d’être dans un milieu majoritairement masculin. Je pense que ça a été une grande force pour moi !

Qu’est-ce que vous diriez à un jeune que voudrait travailler dans les ressources humaines?

Je lui dirais de foncer et de suivre son instinct ! C’est le plus beau métier du monde si l’on souhaite travailler en gestion. C’est un domaine très polyvalent, où chaque journée est différente : on touche à la formation, la santé, le droit, la sécurité, le recrutement, la rétention des talents et j’en passe. Bien sûr, c’est un domaine complexe car on gère des humains, et non pas des chiffres ou des machines, mais c’est tellement enrichissant !

C’est un métier où la bienveillance, l’empathie et la patience sont de mise au quotidien. Les RH touchent des enjeux essentiels de notre société : le bien-être au travail, la conciliation travail-famille, la pénurie de main d’œuvre.

C’est un département très stratégique dans une entreprise, c’est la clé de voûte qui va permettre aux compagnies de se développer et d’atteindre leurs objectifs d’affaires. En bout de ligne, le travail des RH est d’être le maillon qui permet la rencontre entre les besoins des individus et ceux de l’entreprise. Et ça, c’est merveilleux. Il n’y a rien de plus satisfaisant en fin de journée que de savoir qu’on a contribué à cette alliance ! Quand on a soif d’apprendre et de prendre soin des autres, c’est définitivement la carrière idéale !