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La bourse Shirley Goldenberg octroyée à une étudiante de l'ÉRIUM

Suite à un concours pancanadien auprès de l'ensemble des chercheur.e.s CRIMT (Centre de recherche interuniversitaire sur la mondialisation et le travail), c’est avec un immense plaisir que les membres du Comité de financement étudiant du CRIMT (ont choisi d’octroyer la deuxième Bourse Shirley Goldenberg à Mme Laurence D. Dubuc, candidate au doctorat à l'École de relations industrielles de l’Université de Montréal (ÉRIUM). D’une valeur de 1 000 $ CAN, la Bourse Shirley Goldenberg (http://www.crimt.org/Goldenberg_fr.html) soutient des candidat.e.s dont les recherches portent sur des évolutions majeures dans le domaine du travail et de l’emploi, s’intéressant tout particulièrement à leurs implications pour les politiques publiques. 

 

Intitulée « Agentivité des artistes en arts visuels en contexte de précarité du travail : ressources et contraintes des centres d'artistes autogérés à Montréal » et menée sous la direction du professeur Philippe Barré de l'École de relations industrielles, la thèse de Laurence D. Dubuc porte sur les capacités stratégiques des artistes à améliorer leurs conditions de travail. Plus précisément, elle s'intéresse à l'expérience de la précarité du travail chez les artistes en arts visuels, ainsi qu'aux manières dont celle-ci les amènent à négocier un meilleur rapport de force sur le marché du travail à travers l'exploitation d'un ensemble de ressources et de contraintes contingentes à leur environnement. 

 

Cette étude revêt une grande pertinence dans le cadre de l'annonce gouvernementale de juin 2018 de réviser les deux lois québécoises sur le statut de l'artiste (R.L.R.Q., 1987, S-32.1 et R.L.R.Q., 1988, S-32.01). Trente ans après leur mise en place, cette annonce souligne les difficultés persistantes à encadrer efficacement un type de travail se caractérisant majoritairement par une organisation du travail par projets. Malgré le fait que le cadre législatif québécois soit toujours considéré aujourd'hui comme une innovation en matière de droit du travail, le travail artistique demeure objectivement précaire, sans que cette perception ne soit nécessairement partagée par les artistes eux/elles-mêmes. Au moyen de différentes stratégies, les artistes se dégagent plutôt des opportunités leur permettant d'affronter les sources de précarité qu'ils/elles rencontrent.

 

Au moyen d'une approche qualitative, cette étude cherche à faire du milieu artistique montréalais un laboratoire permettant d'affiner notre compréhension des capacités stratégiques en contexte de précarité du travail. En s'intéressant aux opportunités générées par l'expérience de la précarité, la candidate évalue comment les artistes puisent dans un ensemble de ressources à la fois organisationnelles et juridiques dans le cadre d'une action politique visant à affirmer l'importance de leur travail dans la société ainsi qu'à (mieux) vivre de leur pratique artistique.  

 

Possédant un dossier académique exceptionnel, confirmé par l’octroi de bourses d’excellence des grands fonds de recherche au doctorat (FRQSC et CRSH), d’une abondance de publications dédiées tout autant à la communauté scientifique qu'au milieu professionnel, de communications scientifiques livrées au Canada et à l’étranger, ainsi que par une implication soutenue au sein de la communauté de recherche et artistique, Mme Dubuc a soumis un projet remarquable, d’une très grande pertinence sociale. Portant sur deux modèles d’expérimentation institutionnelle (le centre d'artiste autogéré ainsi que la Loi sur le statut de l'artiste), son projet laisse entrevoir le potentiel de développement de nouveaux mécanismes plus ou moins institutionnalisés de régulation du travail atypique qui pourraient palier certains des défis rencontrés par le droit du travail. C’est avec un immense plaisir que nous remettons aujourd’hui la Bourse Shirley Goldenberg à Mme Laurence Dubuc, candidate au doctorat à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal.

 

Rappelons que Mme Shirley Goldenberg a été la première universitaire spécialiste des relations professionnelles au Canada. En véritable pionnière, elle a contribué à légitimer la place des femmes dans ce domaine scientifique. Tout au long de sa vie professionnelle, elle s’est attachée à œuvrer pour une meilleure compréhension des différentes facettes du travail et de l’emploi. En tant que professeure, chercheure et auteure, elle a accompli des réalisations exceptionnelles dans le champ auquel elle a tant apporté. Les chercheur.e.s du CRIMT sont ravi.e.s de s'associer à Mme Goldenberg dans la création de cette bourse dotée.

 

 
Nicolas Roby, au nom des membres du comité des bourses :
 
François Bolduc (Université Laval)

Dalia Gesualdi-Fecteau (Université du Québec à Montréal)

Olivier Jégou (Université catholique de Louvain)

Ian MacDonald (Université de Montréal)

Nicolas Roby (CRIMT)